La Seigneurie de la Rivière-du-Sud compte plusieurs toponymes anciens correspondant à des secteurs du territoire plus ou moins définis et qui sont issus du langage et des habitudes populaires. À Montmagny, 8 toponymes de lieux-dits ont été identifiés et chaque secteur relié à ces toponymes a été affublé d'un panneau routier affichant le toponyme. Notons que la même démarche sera faite dans les municipalités de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud et de l'Isle-aux-Grues, dont les territoires étaient initialement inclus dans la seigneurie.
Les lieux-dits, un legs du comité des Fêtes du 375e rendu possible grâce à la participation de Patrimoine canadien, du ministère de la Culture et des Communications du Québec et de la MRC de Montmagny
Cette dénomination réfère au secteur correspondant au chemin de Golf actuel, à l'est de la route 283. Dans la tradition populaire, elle est souvent confondue avec le secteur de la Normandie. Les recherches ne permettent toutefois pas d'établir hors de tout doute d'où provient cette appellation et quel est ce fameux « Rocher Noir ».
Quoi qu'il en soit, une carte du secteur datée de 1875 révèle que l'actuelle route Transmontagne se nomme « route du Rocher-Noir » alors que le chemin du Golf prend l'appellation de « chemin du Rocher-Noir ». On y voit également la route du Button, aujourd'hui dénommée le « vieux chemin ». Ce sentier carrossable qui mena aux premières concessions établies « dans les hauts ».
Ce toponyme réfère au secteur situé autour de l'actuel chemin Saint-Léon, à l'ouest de la route 283. Ce nom viendrait des frères Anselme et Richard Normand qui, dans le troisième quart du 19e siècle, érigeaint un moulin à farine sur la cascade du ruisseau à La Blague. Ce toponyme est officialisé au début du 20e siècle par le curé Marois qui consacra beaucoup d'énergie au développement de ce secteur de la ville.
Le secteur relatif à ce toponyme n'est pas pleinement circonscrit. Il désigne les environs sur lesquels se sont réfugiés les vieillards, les femmes et les enfants lors que la conquête Anglaise à l'été et à l'automne 1759. En effet, face à la menace d'invasion des troupes britanniques en mai, le gouverneur Vaudreuil exhorte la population de se cacher dans les bois avec leurs bestiaux.
À Montmagny, la tradition veut que les villageois se soient réfugiés dans les premières hauteurs du territoire, se servant des massifs rocheux à la fois pour se cacher et pour avoir un point de vue sur le fleuve et leurs habitations. La tradition orale nous a légué le terme « Pâtira » pour désigner ce refuge, sans doute pour mettre en évidence les souffrances alors vécues par la population lors de cette période de grands bouleversements.
Avant 1966, la municipalité de Montmagny était formée de deux entités civiles distinctes, chacune administrée par son propre conseil municipal. Le toponyme « Bas de la paroisse » désignait la partie de la ville située à l'est de la rivière du Sud. Il s'agissait donc du « bas » de la municipalité de la paroisse de Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-la-Caille par opposition au « haut » qui a pris le toponyme de « village ».
Ce secteur désigne la partie de la ville située à l'ouest de l'actuelle rue Jacques-Pozé. Le toponyme « Village » réfère à l'ancienne agglomération de Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-Lacaille, dont le centre s'élevait à l'embouchure de la rivière Lacaille.
Ce terme impropre, mais bien connu des Magnymontois, désigne le quartier situé au sud de la voie ferrée et dont le point central est l'avenue Saint-David. On ignore pourquoi ce toponyme a été donné à ce secteur de la ville. Est-ce dû aux dimensions de cette artère très rectiligne qui rappelle les grands boulevards urbains?
Ce toponyme réfère bien sûr au promontoire rocheux sur lequel s'élève une croix qui a été érigée par des citoyens en 1966. Cette dernière remplace de nombreuses autres croix de bois installées au fil du temps. Ce symbole rappelle qu'une chapelle votive s'élevait jadis au sommet de ce monticule. Ce secteur rural de la ville a été desservi par son propre bureau de poste de 1901 à 1929. Le nom donné à hameau apparaît sur une carte du comté de Montmagny publiée en 1937 par le ministère des Terres et des Forêts. La Commission de géographie du Québec a accepté ce toponyme en 1956.
Le secteur du Bon-Conseil correspond à la colline située entre la rue Saint-Jean-Baptiste et le chemin des Poirier. Ce toponyme renvoie aux Sœurs du Bon-Conseil de Chicoutimi qui, en 1903, acquièrent les installations du collège Dufresne pour y dispenser l'enseignement. Ce pensionnat, en opération un an seulement, se nomme alors Notre-Dame-du-Bon-Conseil.